Rébecca Mai

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Revue de presse

Barbara par Roland Romanelli

Barbara racontée par ses hommes

Crédit photo Fabienne RAPENNEAU

HOMMAGE. Quinze ans après sa disparition, la chanteuse est célébrée sur scène par son ex-accordéoniste et compagnon, Roland Romanelli, et son éclairagiste de toujours, Jacques Rouveyrollis.

 

Leur plus belle histoire d'amour, c'est elle. Quinze ans après sa disparition, Roland Romanelli raconte Barbara au Théâtre Comédia, à Paris, à partir de demain. Comme Jacques Rouveyrollis, qui met son spectacle en lumière, l'accordéoniste a accompagné pendant vingt ans la « Dame brune », a été son directeur artistique et lui a composé plusieurs chansons. Ses « chéris », comme elle les appelait, se souviennent de leur Barbara, à la fois génie exclusif et hyper exigeant et femme pleine d'humour.

La rieuse

On l'imagine toujours avec un aigle sur l'épaule, alors qu'elle était très drôle, insiste Roland Romanelli. Nous faisions 250 concerts par an, nous étions sur les routes tout le temps et jamais je ne me suis ennuyé avec elle. Mais elle était victime de son physique. » L'accordéoniste raconte qu'ils allaient voir des films d'horreur ensemble et qu'en voiture, lors des premières tournées, elle chantait à tue-tête, Stone et Charden comme Brel, et lui tricotait d'immenses écharpes avec des trous. « Qu'est-ce qu'elle a pu me faire rire, s'esclaffe Jacques Rouveyrollis. J'allais chez elle à Précy-sur-Marne (Seine-et-Marne) et on passait nos journées à regarder le dessin animé Candy et à faire des parties de Scrabble endiablées. C'était un enfant. »

La tueuse

« Elle pouvait parfois être très cruelle, car elle nous donnait tellement qu'elle pouvait nous clouer sur place, avec une phrase, un mot, avoue Roland Romanelli. C'était une tueuse. Elle n'aimait pas qu'on lui mette le doute, comme je l'ai fait pour Lily Passion, avec Gérard Depardieu. C'est pour cela qu'on s'est brouillé en 1986 et qu'on ne s'est plus jamais revu. » « En quarante-sept ans de carrière, j'ai rencontré peu de gens à ce niveau d'exigence, abonde Rouveyrollis. Quand elle jouait le soir dans une ville, elle dormait la nuit précédente sur place, arrivait le matin dans la salle et, à partir de 18 heures, ne laissait approcher personne. Elle écoutait les gens rentrer pour se mettre dans l'ambiance. » « Elle entrait en religion, précise Romanelli. Sur scène, c'était une mante religieuse. Il était impossible de la quitter du regard. »

L'amoureuse

« C'est la première fois que je le dis. Mais oui, on était un couple, on était très amoureux, avoue Roland Romanelli. Pour elle, j'ai même joué avec des rages de dents et une péritonite. » Jacques Rouveyrollis, lui, avoue « un amour platonique exceptionnel ». Deux anecdotes en disent long de la trace qu'elle a laissée sur eux. A 66 ans, Romanelli n'a jamais cessé de porter Habit rouge, le parfum que Barbara lui a offert il y a quarante ans, « parce qu'elle n'aimait pas celui que je mettais ». Et Rouveyrollis a toujours dans ses toilettes une affiche dédicacée. « Elle me l'avait offerte après le récital de Pantin et me l'avait fait plastifier. Je lui ai dit : Il faut que je trouve un endroit pour te voir tous les jours. Elle m'a répondu : Eh bien, mets-la dans tes chiottes! »

La généreuse

« C'est elle qui m'a donné ma chance, alors que j'étais un jeune musicien inconnu, se rappelle Romanelli. Elle m'a tout appris, le métier, l'amour, l'amitié, la fidélité ? Elle a été la chance de ma vie. » « Elle était d'une générosité folle, confirme Jacques Rouveyrollis. Elle savait que nous aimions les coquilles Saint-Jacques. Alors elle nous invitait chez elle, se mettait à la cuisine et nous en faisait jusqu'à ce que l'on soit rassasié. En tournée, elle s'arrêtait souvent dans les magasins de jouets et allait distribuer 200 ou 300 jouets dans les hôpitaux. Et sans journalistes ? »

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