Rébecca Mai

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Revue de presse

Les nuits d'une demoiselle

Par Pascal Pioppi

Avec son compagnon,le grand Roland Romanelli,l’un des musiciens les plus doués de sa génération

Elle triomphe dans « Les Nuits d’une demoiselle » avec Roland Romanelli

Un amour de Rebecca

Après avoir chroniqué le spectacle, voici l’interview de Rebecca, une artiste accomplie qui sait aussi jouer de son charme, sur scène s’entend.

E lle est belle, talentueuse et amusante … Bref, on ne peut que l’écouter.
Qu’est-ce qui vous a donné à tous deux l’idée de monter ce spectacle novateur ? Je ne sais pas vraiment s’il est novateur, car l’érotisme est vieux comme le monde, dis-je au début du spectacle, mais en tout cas nous avons sorti le sujet de son enclave, de ce « réseau » dans lequel il est souvent clivé, en le développant grâce à des chansons plus « coquines » qu’érotiques, et ce de façon ludique et bon enfant, un peu dans l’esprit des années folles, bien que nous couvrions aussi d’autres périodes que celle-là.
Quel plaisir en tant que femme retirez-vous de ce spectacle coquin ? En tant que femme, je suis heureuse de pouvoir aborder ce sujet sans aucune gêne, car où y’a de la gêne y’a pas de plaisir et je ne me me sens pas forcément un « fantasme sexuel », ce qui est reposant… et rassurant.
Vous passez d’un texte parfois grossier à la poésie la plus légère, sans jamais tomber dans la vulgarité. Comment arrive-t-on à jouer si fort l’ingénue sans tomber dans la bêtise ? Euh… déjà, je ne pense pas qu’il y ait à proprement parler de grossièreté dans ce spectacle… car les seules grossièretés qui soient sont d’emblée détournées et présentées sous un jour comique, perdant donc instantanément leur sens grossier originel … du moins j’entends que cela soit perçu ainsi …
En ce qui concerne la deuxième partie de la question, en règle générale, pour ne pas tomber dans la bêtise, il faut déjà… ne pas être bête et au théâtre, ne pas « sur-jouer », et être sincère ; c’est-à-dire que si je joue la jeune ingénue, je suis la jeune ingénue. Du moins le temps de la chanson.
Cette attitude aussi innocente que fraîche est-elle travaillée ou est-ce un don naturel ? Merci de ce compliment (Rire) Je pense qu’on peut difficilement « travailler » et a fortiori dégager la fraîcheur ou l’innocence si l’on n’en possède pas soi-même ne serait-ce qu’un peu … C’est donc naturel (amusée). Je n’ai d’ailleurs pas eu le sentiment de travailler mes attitudes, mais juste de m’amuser, comme enfant je jouais à la marchande où à la maîtresse d’école.
Comment est venue l’idée de transformer votre robe pour être tour à tour, romantique, coquine, élégante, sexy avec une seule pince à cheveux sur vos … fesses ? (Ha Ha !) Cela aussi doit être naturel !
Pour qui en pincez-vous vraiment ? Pour le beau : « Rrrollland Rrromanelllli » bien sûr. Votre osmose avec Roland n’a-t-elle pas été troublante pour jouer certains personnages ? Pas le moins du monde. Roland est plongé dans sa musique, il me laisse les textes. Il râle seulement quand il pense que ma jupe se soulève trop. Qu’est-ce qui est le plus jouissif, votre performance d’athlète ou le jeu subtil avec le public ? Oh, encore des compliments ! Vous savez, après avoir dansé du classique, du Forsythe, enchaîné les tournées parfois sans jour de repos pendant plus d’un mois, il n’y a plus de performance physique comparable. En revanche, j’adore ce jeu avec le public qui est assez nouveau pour moi et que j’ai essayé d’instaurer par mon texte et le choix des chansons. Comment vivez-vous ce tour de chant ? Coquinement bien. Je souhaiterais juste qu’il soit mieux promotionné et qu’ainsi le public soit plus nombreux dans la salle … Vous retirez simplement vos chaussures et vous avez 10 ans. Comment faites-vous en changeant un seul élément pour modifier complètement votre personnage ? Comme je vous l’ai dit précédemment, je suis une gosse qui s’amuse avec des fanfreluches et les chaussures de sa maman, d’où ces nombreux accessoires, dont bon nombre m’ont été retirés faute de place, qui pourraient sembler obsolètes ou futiles à certains, mais qui sont pour moi mes jouets qui me permettent de m’amuser. Je suis un peu attardée vous savez (clin d’oeil appuyé). C’est peut-être tout simplement pour ça que j’ai fait ce spectacle. Comment une femme accomplie, belle, arrive t-elle à se tourner ainsi en dérision ? Oooh Oooh Oooh, bis repetita. Il faut croire que je ne me trouve pas si belle ni même si accomplie et quand bien même le serai-je, est-ce bien sérieux ? Et qu’est-ce que la beauté sans l’esprit, et l’esprit sans l’humour ? Vous avez derrière vous bien des expériences, on parle professionnelles. Ce spectacle c’est de l’amour à l’état brut, un accomplissement dans votre carrière ? C’est un pas en avant en tout cas, puisqu’effectivement je l’ai écrit toute seule et monté uniquement avec l’aide de Roland au départ, puis de Xavier Jaillard pour la mise en scène par la suite, en me servant probablement de mes expériences passées. Mais j’espère que ce n’est que le début de mon cheminement vers un certain « accomplissement », qui n’arrivera peut-être jamais d’ailleurs… ou du moins, le plus tard possible. Car c’est tellement beau et tellement amusant d’apprendre et puis que fait-on une fois qu’on se croit accompli ? Que seriez-vous capable de faire, juste par amour ? (En réfléchissant) L’amour ? (charmant sourire craquant)
Propos recueillis par Pascal Pioppi
L'AVIS DE ROMANELLI

Accompagnateur des plus grands (dont Barbara), Roland Romanelli est une figure dans le monde du spectacle. Un « Monsieur ». Mais que pense le monsieur derrière la « jolie » dame dans ce spectacle un brin coquin ? Confidences du maître R. R … « Mes impressions ? Je me sens bien dans ce spectacle. Cela a été un plaisir de ré-arranger ces titres qui n’ont guère eu l’habitude d’être interprétés par un seul instrument. J’aime ce rôle d’accompagnateur, c’est mon plus grand bonheur de musicien surtout avec une si belle artiste (sourire entendu). C’est une joie d’avoir monté ce spectacle avec Rébecca que je trouve très drôle, alors que notre vie est un enfer (large rire). Elle est douée espiègle et drôle… J’espère que ce ce spectacle marginal, original et inattendu, aux dires de tous, puisse trouver sa place dans le paysage théâtral parisien, et tourner ensuite dans toute la France en obtenant le succès qu’il mérite. En tout cas, cela confirme notre envie d’en faire d’autres. »

 

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Les nuits d'une demoiselle

Spectacle de cabaret musical avec Barbara accompagnée par Roland Romanelli. Depuis plusieurs saisons, Le Théâtre du Petit Hébertot propose, en fin de soirée, un cabaret musical et, pour ce début de saison 2010-2011, présente un spectacle intitulé “ Les nuits d'une demoiselle ” concocté par le tandem inspiré de “ Barbara, 20 ans d'amour ”.

Après ce spectacle-hommage à la chanteuse Barbara dont il a été le collaborateur artistique et l'accompagnateur, qui a connu un beau succès public, le musicien, compositeur et arrangeur, Roland Romanelli commence avec sa complice, la chanteuse Rébecca, une nouvelle aventure musicale dans un registre différent, celui de la chanson licencieuse, dont le répertoire comporte bien des nuances de la chanson grivoise à la chanson libertine en passant par la chanson érotique et la chanson coquine.

Les deux complices ont remonté le fil du temps, celui du siècle passé, pour s'abreuver aux meilleurs sources et composer un voyage musical sur le thème de l'érotisme et de l'amour vus du côté des grisettes, des fleurs de bitume et des libertines célébrées par les grands auteurs de la chanson française, tous masculins à l'exception de Colette Renard, auteur de la chanson qui donne son titre au spectacle, petit bijou lexical sur le plaisir solitaire, et dont la disparition concomitante voile les yeux de Roland Romanelli qui fut également son accompagnateur.

Voyage à travers les époques mais également voyage à la rencontre des auteurs et des interprètes qui jalonnent l'histoire de la chanson française : après la Belle Epoque avec “ Le trou de mon quai ” et, à Ménilmontant, Bruand qui célèbre “ Les marcheuses ”, défilent les années 30 avec le comique-troupier (“ Idylle souterraine ”) et la chanson d'amour (l'amour au passé défini de Vincent Scotto, les années 40 “ Avec son tralala ” chanté par Suzy Delair, les années 50 et Zizi Jeanmaire (“ Les petits hôtels ”). Et bien sûr les riches heures de la grande chanson française des années 60 avec Léo Ferré qui met en musique et en voix “ Les bijoux ” de Baudelaire, les années BB qui immortalise “ Sidonie avait un amant ” de Charles Cros et Gainsbourg avec “ La recette de l'amour fou ”.

Sur la scène, quelques accessoires, dont le fameux fauteuil d'Emmanuelle, évoque un boudoir charmant écrin pour la soprano Rébecca, jolie brune, séduisante et piquante, dotée d'une silhouette particulièrement gracieuse, héritée de sa formation de danseuse, et d'une belle maîtrise musicale. Avec Roland Romanelli au piano et à l'accordéon, ils délivrent un spectacle tout à fait réussi qui enchantera les amateurs et les nostalgiques du cabaret artistique.

 

 

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