Rébecca Mai

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Revue de presse

Barbara et l'homme en habit rouge

Roland Romanelli : “Ma vie avec Barbara !”

Par Dominique Préhu

Musicien et compagnon de la Longue dame brune pendant près de vingt ans, Roland Romanelli fait revivre sur scène avec tendresse et humour l’artiste Barbara qu’il a aimée, admirée et pourtant « quittée ».

P endant vingt ans, de 1966 à 1986, il a partagé la vie de la Longue dame brune, l’accompagnant à la ville comme à la scène, au piano et à l’accordéon. Et cet homme de l’ombre, qui fut aussi l’arrangeur de Michel Polnareff et Guy Béart, entre autres, aura mis du temps avant d’être en pleine lumière.

Mais cela valait la peine d’attendre car Roland Romanelli et Rébecca Mai viennent en effet de fêter la 140e représentation de Barbara et l’homme en Habit rouge, leur spectacle musical mis en scène par Éric-Emmanuel Schmitt, à Paris. « Ce spectacle raconte vingt ans d’amour », nous a déclaré l’auteur.

Il aura mis plus de dix ans avant de trouver celle qui serait capable de chanter Barbara : « Quand j’ai rencontré Rébecca, je lui ai donné trois chansons difficiles : À peine, La fleur, la source et Dis, quand reviendras-tu ? Quand je me suis mis au piano, il ne m’a fallu que trente secondes pour me dire : “C’est elle !” » Et Rébecca de préciser : « Ma rencontre avec Roland a bouleversé ma vie. Quand on est avec cet homme, on lui appartient. Il est aussi exclusif que Barbara. »

Roland et Barbara du temps de l'amour. (Archive personnelle)

La star offrait toujours le parfum Habit rouge de Guerlain à ses amants. Elle en a écrit une chanson, en 1959, à l’Écluse : « Notre complicité a tourné à l’amour au bout d’un an, à force d’être ensemble. Quand elle m’a remis le flacon de ce parfum, que j’utilise toujours, elle a gardé mes mains dans les siennes, je me suis laissé faire, j’étais sous son charme. Lorsque j’étais avec Barbara, je n’avais pas l’impression de vivre avec une légende », se souvient Roland Romanelli, ce n’est qu’après sa mort que j’en ai pris conscience…

Nous nous sommes quittés plusieurs fois, mais nous ne faisions que nous éloigner. C’était dur. Je m’étais fiancé à 18 ans, ma future femme en avait 16. Je me suis marié à 23 ans, en 1969 et, l’après-midi même, je prenais le train pour Aix-en-Provence avec Barbara, qui ne m’a pas parlé pendant trois mois. L’année suivante, mon fils est né. Le dernier soir de notre tournée, nous étions à Clermont-Ferrand.

Elle m’a dit : “Je vais t’emmener à l’aéroport de Lyon”, et a refusé de voir Olivier. Quand je le lui ai présenté, dans les coulisses de l’Olympia, il avait 7 ans. Elle a écrit Cet enfant-là dans la nuit. Barbara ne pouvait pas avoir d’enfant et en souffrait. »

Chaque soir, Roland Romanelli évoque avec pudeur leur passion commune pour la chanson qui a fait d’eux des amants. Rébecca chante Marienbad, Nantes, et c’est comme si Barbara en personne revenait pour nous déclarer, comme autrefois, Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous.

Amour

Il évoque celle qui continue de le hanter, malgré leur rupture brutale, en 1986, suite à leurs divergences à propos du spectacle Lily Passion, signé par Barbara : « Nous nous étions quittés pendant les répétitions de Lily Passion, avec Depardieu. Je n’étais pas d’accord avec la conception. Je l’ai dit à Gérard, qui l’a répété à Barbara à qui j’ai confirmé qu’on était en train de faire de la merde. J’ai pris mon accordéon et je suis parti. Ce fut la fin de vingt ans d’amour avec une femme. Je dis bien d’amour. Elle a été tellement importante pour moi, et moi pour elle. »

Fâché, il ne l’a jamais revue, mais il a assisté à ses obsèques en novembre 1997. « Elle a essayé de me recontacter, reprend-il. Elle m’appelait en disant : “Je suis bien chez Jean Yanne ?” Je reconnaissais évidemment sa voix, mais je répondais qu’elle se trompait de numéro. Barbara aimait bien faire des plaisanteries au téléphone. Si elle vous avait appelée, elle vous aurait demandé si elle était bien chez Mireille Mathieu. Je ne sais pas ce que serait ma vie si je lui avais répondu au lieu de lui raccrocher au nez. Sans doute très différente.

Je me dis que Barbara ne voulait pas mourir vieille. Elle pensait déjà à sa fin à 42 ans… Ce qui me plaît dans notre spectacle, c’est l’idée que nous attirons de jeunes spectateurs qui ne l’ont pas connue de son vivant. Nous leur faisons aimer ses chansons, sa personnalité.

Rébecca l’incarne à la perfection. Je suis heureux parce que notre travail est abouti, heureux aussi de vivre avec celle qui me procure tant de bonheur. Éric-Emmanuel Schmitt a su nous diriger et ce n’est pas facile ! Certains prétendent même qu’avec Rébecca, nous formons un couple à la Richard Burton-Elizabeth Taylor ! »

Nous vous conseillons de ne pas rater le rappel. Accompagnés par Jean-Philippe Audin au violoncelle, Roland Romanelli et Rébecca vous réservent une belle surprise avec leur dernière chanson…

Dominique Préhu

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