Revues de presse
Barbara et l'homme en habit rouge
13.12.2016
Par Anissa HAMMADI
Libre et émouvant comme BarBara
C
ette fois, ce n'est pas à gare de Lyon que Barbara nous donne rendez-vous, mais aux abords de la
gare Montparnasse. Celui qui l'accompagnait à la ville comme à la scène, Roland Romanelli, sort de
l'ombre pour ressusciter « la dame en noir » au théâtre Rive Gauche, à Paris. Lui,
« l'homme en habit rouge », déroule le fil de leur histoire comme il déplie son accordéon.
Avec passion. Son précieux témoignage laisse entrevoir une Barbara drôle et exigeante, une femme libre
qui décide toujours de tout : « Je veux bien me suicider, mais faut pas qu'on me pousse »,
l'entend-on dire dans un enregistrement audio.
Avec la chanteuse Rebecca Mai, sa compagne actuelle, il rejoue des bribes de sa vie auprès de Barbara :
la première rencontre, la naissance d'une chanson, la rupture brutale. Certaines scènes font
franchement rire, comme lorsque Barbara demande à Roland de composer
« la pluie avec un vent léger, en début de soirée ». Barbara faisait partie de ces génies qui
parlent musique en images et en couleurs. Le récit est entrecoupé d'une vingtaine de chansons,
magnifiquement interprétées par Rebecca Mai, bluffante. L'aigle noir se pose à la fin, puissant et majestueux.
Un spectacle plein d'humour et de mélancolie, à l'image de Barbara.
Anissa HAMMADI
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27.02.2016
Par Yves DURAND
Photo Lot
Paris, le 16 février. Rébecca Mai interprète Barbara au Théâtre Rive Gauche,
à Paris. Venue du monde de la danse, l’artiste arrive tôt dans sa loge.
« Pour être déjà dans les murs, pour être déjà dans la peau
et dans la voix de la longue dame brune ».
Sa plus belle histoire d’amour
LE PORTRAIT. Bientôt 20 ans après la mort de Barbara, Rébecca Mai incarne et chante la longue dame brune.
P
as besoin de tricher ! Quand le rideau se lève et qu’elle apparaît en longue dame brune,
Rébecca Mai n’a pas à se forcer pour incarner et chanter Barbara. Plus de trente années
de danse vous sculptent une silhouette. Si le port de tête et le maquillage rappellent aussi son
modèle, la chanteuse ne cherche pas l’imitation : surlignés de noir, ses yeux en amande
signent simplement l’héritage asiatique de Rébecca. Ses grands-parents maternels venaient du
Morbihan, mais du côté paternel, de Saïgon. Comme nom de scène, elle reprend du
reste son prénom vietnamien :
« Mai (prononcez Maille) signifie Fleur de printemps. Je suis née le troisième jour
de la fête du Têt ». Jusqu’au 31 mars au Théâtre Rive Gauche, à
Paris, et ensuite en tournée, Rébecca Mai accompagne Roland Romanelli dans
« Barbara et l’homme en habit rouge ». Une heure et demie durant, le couple
à la scène comme à la ville fait revivre une Barbara sensuelle et mutine, éperdue
et perdue, mais soudainement espiègle et puis grave à nouveau. Roland Romanelli ?
Il fut l’accordéoniste, l’un des compositeurs et l’un des compagnons de Barbara. Le spectacle musical
mêle donc les chansons à ses confidences et souvenirs. C’est émouvant et souvent drôle.
« Les chansons de Barbara auraient pu être les miennes »
Toute petite déjà, Rébecca Mai ne vit que pour la danse et le chant - elle ignore le
mot « ballet » et n’imagine même pas « que ce puisse être un
métier. » À l’âge de quatre ans, à l’école maternelle,
elle grimpe sur une marche pendant la récré. Pour les copines, elle chante France Gall et Sheila.
À 18 ans, et contre l’avis du papa architecte, la jeune fille s’envole vers New York. Pendant un an,
elle va intégrer l’école du Joffrey Ballet, fermement décidée, pour être au
niveau, à mettre les bouchées doubles. Sa volonté, presque de l’entêtement -
assure-t-elle - et son acharnement au travail lui valent, dès son retour sur le vieux continent,
d’être embarquée dans une belle aventure professionnelle. Les contrats se succèdent :
après la Compagnie nationale du Portugal, à Lisbonne, viendront le grand Théâtre
de Genève, le Ballet royal de Wallonie, puis cinq années italiennes. « Je connais
l’Italie mieux que la France. La moindre petite ville y dispose d’un ou plusieurs
théâtres ! ». Au répertoire classique du Lac des Cygnes, s’ajoutent alors
le contemporain et le jazz avec Ailey et Forsythe, qu’elle a la chance de côtoyer. Un moment, elle repart
outre Atlantique comme maître de ballet à San Francisco : « Mais diriger n’est pas
mon fort. Je ne comprends pas que les autres n’aient pas tous la même exigence que moi »
Revenue en France, l’artiste se tourne cette fois vers le cabaret ; elle codirige une troupe de
Théâtre musical à Nice. Une belle expérience : « Je dessinais les
costumes avec les élèves d’une école de stylisme, j’achetais les tissus,
je jouais l’attachée de presse, je vendais les dates ». Il fallait s’y attendre,
elle chante aussi, bien sûr. « Joséphine Baker, Zizi Jeanmaire, j’ai fait mes armes
avec leurs chansons ! ». Plus tard, elle chantera Mouloudji, Brassens, Béart, Brel
et Ferré… Et maintenant Barbara.
Rébecca Mai rêvait de lui consacrer un spectacle quand elle a rencontré, en 2005,
Roland Romanelli, « le maître absolu ». Lui, il cherchait une interprète.
Ils ne se sont pas quittés. Presque vingt ans après sa disparition, l’amour du public pour Barbara
ne faiblit pas. Avec sa personnalité et son talent, Patrick Bruel reprend même le répertoire
à son compte. Rébecca s’en étonne à peine : « Barbara, ses
mélodies et ses textes parlent à tout le monde et personne n’a pris sa place ! ».
Elle même s’en sent très proche : « Si j’avais eu le talent d’écrire et
composer, ses chansons auraient pu être les miennes ». Il y a l’artiste, mais aussi la
femme : « Fascinante à force d’être sensible. Une dame étrange qui
m’impressionnait enfant. Quand en famille, on la voyait à la télé, un silence se
créait, une espèce de recueillement, comme si un mystère flottait dans l’air ».
Le romancier Eric-Emmanuel Schmitt signe la mise en scène du spectacle. Avec sobriété.
Une ombre avec un chapeau. Un rockingchair. Barbara est parmi nous.
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Barbara et l'homme en habit rouge
Pas besoin de tricher ! Quand le rideau se lève et qu’elle apparaît en longue dame brune,
Rébecca Mai n’a pas à se forcer pour incarner et chanter Barbara.
Plus de trente années de danse vous sculptent une silhouette. Si le port de tête et le maquillage rappellent aussi son
modèle, la chanteuse ne cherche pas l’imitation : surlignés de noir, ses yeux en amande
signent simplement l’héritage asiatique de Rébecca. Ses grands-parents maternels venaient
du Morbihan, mais du côté paternel, de Saïgon.
Comme nom de scène, elle reprend
du reste son prénom vietnamien : “ Mai (prononcez Maille) signifie Fleur de printemps.
Je suis née le troisième jour de la Fête du Têt ”.
Jusqu’au 31 mars au Théâtre Rive Gauche, à Paris, et ensuite en tournée,
Rébecca Mai accompagne Roland Romanelli dans “ Barbara et l’homme en habit rouge ”.
Une heure et demie durant, le couple à la scène comme à la ville fait revivre une Barbara
sensuelle et mutine, éperdue et perdue, mais soudainement espiègle et puis grave à nouveau.
Roland Romanelli ? Il fut l’accordéoniste, l’un des compositeurs et l’un des compagnons de Barbara.
Le spectacle musical mêle donc les chansons à ses confidences et souvenirs. C’est émouvant
et souvent drôle.
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